Paradis gâché.

Il s’agissait d’un paradis : un lac entouré d’une large forêt et riche en couleur, plongé dans un silence impénétrable. Le lieu était désert, mise à part la présence de nombreux animaux qui ajoutaient un chant beau et léger au magnifique paysage.

C’est alors que les arbres furent bousculés par un vent inhabituel, suivit d’un bruit de moteur intense, de plus en plus fort et approchant.

Un vaisseau de petite taille arrivait pour ensuite descendre au milieu des arbres. Il s’agissait d’Ororo, seule, qui venait pour se retrouver et prendre un peu de temps pour réfléchir loin de l’Institut et des obligations de sa vie.
La passerelle du minuscule avion s’ouvrit alors pour la laisser descendre vêtue d’une simple robe blanche et légère, de sandalettes clairs et d’un bout de tissue qui réunissaient ses cheveux. L’africaine marcha dans le bois jusqu’au lac, parlant aux fleurs comme à ses sœurs. Elle souriait et paraissait heureuse ; elle avait retrouvé mère-nature.

Une fois à quelques pas du Lac, on pouvait observer les herbes hautes qui montaient et dansaient jusqu’aux genoux de la femme, souriante, qui retira alors son tissu de sa coiffure.
A cet instant, ses cheveux se libérèrent dans le vent qui se leva, tandis que la déesse levait le nez vers le ciel bleu. Elle s’avança ensuite vers le lac, le visage toujours levé, les yeux fermés et les mains ouvertes comme pour recevoir la douceur des vents.

Elle était bien, câlinée par tant de caresses transparentes, elle sentait les arbres respirer, sentait les feuilles valser, les fleures trembler...Les caresses étaient celles de sa mère, elle sentait aussi son père...Ses parents pourtant morts étaient là, la nature était là...elle sentait...elle sentait...mais qui va là ?

Invité

L'espace de quelques secondes le soleil se voila, une ombre venait de le traverser, une ombre qui ne présageait rien de bon pour l'Africaine.
Elle avançait, toujours à la même vitesse dans l'eclat du ciel, sa cape virevolatant au rythme du vent.
Peu à peu elle s'approchait, elle se dévoilait. Un grand homme vêtu d'un haut rouge bordeau très serré montrant un torse extrêmement musclé, d'un casque qui cachait une grande partie de son visage et ne laissait voir que ses yeux, son nez et un petit sourire méprisant. Un pantalon rouge bordeau caché par l'ombre de la longue cape, et une paire de bottes noires.

La silhouette atterit en plein milieu d'un amas de fleurs multicolores, juste en face de la mutante.

"Bonjour Ororo" Dit-il, gardant son petit sourire méprisant.

La déesse ne bougea pas.
Le visage toujours levé vers le ciel, un sourire au coin se marqua sur ses lèvres.

Un homme, ou plutôt un mutant osait s’introduire dans la plénitude de cet instant ; et ils se connaissaient très bien.

Sans le moindre mouvement et les yeux toujours fermés, Ororo accentua légèrement son vent autour d’elle, mettant en mouvement le paysage : les arbres se mirent à chuchoter, les herbes hautes à se plier, les fleurs à valser et s’envoler tel un amas de pétales pour graviter circulairement autour de la déesse.

Ororo abusait de ses dons. Le tableau était parfait, et c’était le sien.

Cette dernière rouvrit alors les yeux sur son ennemi, puis entrouvrit ses lèvres et inspira avant de répondre :

« Que viens-tu faire ici ? Tu gâche le calme et la beauté de ce domaine. » Dit-elle, insolente, en gardant une voix sereine et calme.

Invité

Le vent, de plus en plus present et pressant autour de lui, faisait onduler sa cape.
Il attrapa de sa main droite un pan de sa cape et l'accrocha à son costume au niveau de l'épaule. De sa main gauche, libre, il serra le poing faisant trembler tous les corps métalliques présent autour du lac. Un climat de peur et de destruction régnait à présent dans l'air, les animaux s'enfuirent sentant le danger.

Ils n'étaient plus que deux autour du lac. Magnéto, le visage sombre, lançait des regards noirs à la déesse toujours impassible.
Un combat allait il avoir lieu? Pour l'instant non, l'heure se prêtait plus à l'intimidation qu'au combat et de toute façon chacun connaissait la valeur de l'autre un combat semblait donc inutile.

Magnéto leva légérement sa main gauche, l'avion de la déesse se souleva légèrement dans le ciel. Magnéto esquissa un léger sourire, puis un ricanement sinistre.

"Allons, ne t'y risques pas"

Tornade connaissait trop bien l’endroit et savait que le métal n’était pas roi ici. Mise à part le vaisseau, il était même plutôt rare. Mais si Magnéto était doué pour le repérer, il penserait certainement en avoir assez pour la tuer.

« Entre nous, répondit-elle, je ne pense pas que tu sois dans ton élément. »

L’africaine fit un pas en avant tandis que le ciel s’assombrissait ardemment.

« Je ne le répèterais pas une troisième fois : Que me veux-tu ? » Poursuit-elle, perdant son sourire.

Invité

Le métal de l'appareil continuer de trembler de plus en plus fort, on aurait dit que le vaisseau était sur le point de se déchirer, comme si les forces magnétiques allaient l'éventrer de l'intérieur.

Pendant ce temps Magnéto fixait toujours la mutante africaine droit dans les yeux, avec un regard de défi. Il savait qu'elle était tout aussi fière que lui, mais il était Magnéto, le sauveur de la race mutante, jamais il ne plierait devant quiconque.

"La maîtresse des vents devrait prendre garde à ne pas sous-estimer le maître du magnétisme."

A ce moment des panneaux métalliques s'arrachèrent du reste de l'appareil et se mirent à tournoyer autour de Magnéto.

"Je suis venu te parler de la situation des mutants dans le monde et de ce qu'il convient de faire pour y remédier. Je suis venu te parler de l'esprit déliquescent qui règne à l'institut Xavier."

Le regard de Magnéto se fit de plus en plus perçant, comme celui d'un oiseau de proie.

"Je sais que tu es en désaccord avec la direction de Cyclope. Je suis sûr que tu as compris son inteprétation de l'idéal de Xavier ne peut conduire notre race qu'à sa perte. C'est pour cela que tu t'es désolidarisé de ses initiatives... Je me trompe ?"

« Mes choix ne te regardent pas ! » Coupa la déesse, énervée par les propos de son ennemi.

Les pieds d’Ororo quittèrent alors le sol et se laissèrent soulever de quelques centimètres de l’herbe. Sa colère se fit soudain sentir derrières ses paroles froides et brèves :

« Je suis ici pour me reposer ; tu es lâche de me trouver lorsque je suis loin de l’institut. »

Elle serra les poings. Ororo paraissait sans peur, sûre d’elle et prête à attaquer. Sa haine était telle qu’elle n’avait pas à essayer de la cacher :

« Et si tu viens pour parler, alors pourquoi me défier ? » Poursuit-elle toujours aussi méprisante ; ses yeux blancs perçant le Maître du métal.

Invité

Magnéto fronça les sourcils, devant les provocations de la mutante africaine, il sentait de nouveau cette colère, froide et déterminée, qui l'habitait si souvent prendre à nouveau le pas sur toute autre forme de sentiment.

"Je vois qu'il est vain d'essayer de raisonner une pauvre femme en colère. Je viens pour parler, et tu me traites comme un ennemi... Les préjugés de Cyclope à mon égard ont déteint sur toi dirait-on. Très bien puisqu'il te faut une démonstration de force pour te calmer, tu vas regretter d'avoir défié le maître du magnétisme !"

Aussitôt Magnéto leva un bras, main tendue, les doigts écartés dans la direction de la jeune femme. Il se concentra et le métal vaisseau au dessous d'eux s'agita, trembla de plus en plus violemment sous la pression exercée par Magnus. Soudain les forces magnétiques qu'il utilisait se déchainèrent brutalement : le métal de l'appareil au dessous des deux mutants se déchira dans un grincement sinistre, et ce dernier vola en éclats. Magneto usa ensuite de son pouvoir pour ramener les débris métalliques à hauteur de son adversaire, puis il les projeta tous avec violence dans la direction de la jeune femme.

A cette attaque, Ororo s’élança presque instantanément dans le ciel.

*Je l’aurais parié !* Pensa l’africaine qui monta violemment dans les airs, donnant l’impression de ne pas s’arrêter.

Un brouillard épais tomba brusquement sous la volonté de cette dernière qui s’empressa de se camoufler pour échapper à la poursuite métallique.

*Il ose s’amuser de moi. Et il ose même dire que je suis influencée par Scott !*

La déesse s’enrageait de plus en plus, à revivre une seconde fois les paroles de l’adversaire dans sa tête.

*Il est tant de lui montrer mes progrès en tant que nouvelle directrice de l’école !*

Alors que le brouillard s’épaississait d’avantage au sol, Ororo échappa aux métaux qui ne pouvaient plus être correctement dirigées par Magnéto.
A présent, elle redescendit en trombe vers le sol, les deux bras en avant : Par son mouvement, le brouillard se concentra maintenant et violement sur Magnéto, encerclé par le vent blanc et violent qui fonçaient maintenant sur lui...

Invité

Magneto fut surpris de la violence avec laquelle la maîtresse des vents avait répliqué à son assaut. Instinctivement il avait dressé un rempart magnétique pour dévier ses éclairs, mais contre toute attente, elle avait déclenché des vents si violents qu’il avait peine à se maintenir dans les airs. En outre un épais brouillard de plus en plus dense se répandait autour de lui, l’aveuglant peu à peu, au point qu’il ne pouvait plus distinguer des yeux où se trouvait son ennemie.

-"Ahahah amusant cette petite couverture de brume, voilà qui aurait embarrassé bien des adversaires… Mais sûrement pas un mutant qui peut détecter ta présence à l’aide des champs magnétiques."

Pour bien montrer à la maîtresse des vents que son petit stratagème avait échoué, Magnéto fit un geste dans sa direction et cette fois les débris du vaisseau explosèrent en une gerbe de petits projectiles tranchants qui filèrent droit vers la jeune femme.

*Non ! J’aurais du savoir.*

La déesse, qui descendait en piquet sur son ennemi, changea brusquement de direction lorsqu’il lui envoya une seconde vague de débris métallique :

*Magnéto dirige ses projectiles. Je ne pourrais pas les dévier avec mon vent. Il est trop puissant et a une trop grosse emprise sur son métal ; il risquerait de m’atteindre. Alors pour arrêter ça, je dois m’en prendre à la source !*

Tornade invoqua les vents pour lui apporter de la vitesse. Maintenant qu’elle était suffisamment écartée des métaux, elle déclencha une violente et simple bourrasque de vent, froide et glaciale, sur son ennemi. Si la foudre ne pouvait rien, le vent et le froid allaient être les meilleurs armes de la femme.

Le but d’Ororo était de perturber son ennemi rien qu'une seconde afin de le faire perdre son contrôle métallique !

Invité

Magneto se rendit compte que Tornade était trop rapide pour qu'il puisse l'atteindre directement avec ses projectiles, les vents qu'elle invoquait était si violent qu'elle parvenait toujours à s'en sortir avant que les débris acérés ou cotondant ne parvienne à l'atteindre. Et à présent elle avait déclenché une bourrasque glaciale qui était en train de geler Magneto sur place. Il avait de plus en plus de mal à garder sa concentration, la température ne cessait de s'abaisser et il avait l'impression de sentir le froid jusque dans ses os.

*Je dois absolument trouver une parade ! Le froid est en train de me paralyser, je ne sens déjà presque plus mes membres... Mais comment faire ? Je ne peux juste riposter par un lancer de projectile, ce ne sera pas suffisant... Je dois vite trouver quelque chose avant que le froid ne s'intensifie d'avantage.*

Soudain Magneto eût une idée, il n'avait pas réussi à atteindre la chevaucheuse des vents en se contentant de projeter les débris métallique dans sa direction, mais il allait à présent procéder autrement et profiter d'une faiblesse de la jeune femme pour lui faire perdre son contrôle sur les éléments. Rassemblant ses dernières forces, il modifia les lignes de la gravité pour transformer le corps de Tornade en extraordinaire point d'attraction. En fait il venait de la transformer en une sorte de gigantesque aimant vivant, et de ce fait tous les débris métallique se trouvaient automatiquement attirés par son corps. Ainsi sans plus déployer d'effort, Magnéto allait constituer une sorte de prison de métal autour du corps même de Tornade. Il espérait qu'ainsi la claustrophobie de la mutante africaine lui ferait perdre ses moyens et cesser son attaque glaciaire avant que lui, Magneto, ne puisse plus tenir contre le froid qui gelait tous ces membres.

« Que ? »

Impossible pour Tornade d’éviter cette nouvelle attaque. Surprise, elle n’eut le temps de comprendre la situation que les métaux l’attaquaient déjà et de toutes parts.
Maintenant, elle était tout entièrement enfermée dans une ronde prison de métal et au beau milieu du ciel.
Son emprise sur le blizzard s’arrêta net, laissant liberté à l’ennemi tandis qu’elle s’empressa de réunir ses forces pour sortir de cette prison le plus rapidement espéré :

*Monstre...Je...Je dois sortir !*

La déesse savait bien que si elle attaquait la prison par l’extérieur, elle risquait de gravement se blesser par sa propre attaque. Alors, il fallait réunir ses forces à l’intérieur de sa cellule.
Ororo, déjà recroquevillé dans sa prison, s’entoura de millier de filets électriques qui vinrent sortir de son corps pour brusquement se heurter aux parois métalliques. Chaque seconde, le champ électrique s’intensifiait et grossissait à vue d’œil. La puissance de l’éclair progressait autant que la folie de la jeune africaine.
La prison métallique ne devait plus tenir trop longtemps ; de nombreuses fissures se faisaient déjà observées par la sortie bleuâtre des éclairs de la déesse.

Mais qu’en était-il de Magnéto ainsi épargné ?